mercredi 16 juin 2010

La suisse s'offre un bn coup rouge ( 0-1 )


Gelson Fernandes of Switzerland celebrates scoring

"Nous sommes la petite équipe qui va jouer contre la grande. Nous serons les requins, nous voulons les manger." Ceux qui ont souri aux paroles de Philippe Senderos la veille de la deuxième rencontre du Groupe H entre l’Espagne et la Suisse, disputé ce mercredi à Durban, doivent s’en mordre les doigts.

Alors qu’on se demandait à quelle sauce seraient mangés les Helvètes, ce sont les grands favoris espagnols qui ont avalé de travers. Pourtant, avec un Andrés Iniesta finalement titulaire, la Roja avait faim d'entrée de jeu et s’offrait quelques quelques frappes dangereuses en amuse-gueule : un missile de Sergio Ramos hors cadre (17’), une tentative d’Iniesta bloquée par Diego Benaglio (21’) et une ouverture millimétrée du Catalan pour son coéquipier Gérard Piqué, qui crochetait Stéphane Grichting avant d'échouer devant le gardien suisse (24’).

Les Ibères étaient tout près de savourer leur premier mets de la soirée lorsque David Silva adressait un caviar à Iniesta en profondeur, mais Grichting faisait tourner l’affaire au vinaigre, récoltant une biscotte sur le coup. Pour ne rien arranger, la Suisse perdait Senderos sur blessure. Ça sentait le roussi dans la cuisine d’Ottmar Hitzfled, mais à la pause, la Suisse pouvait se vanter de rester sur 439 minutes d’invincibilité en Coupe du Monde de la FIFA.

Derdiyok manque le dessert
Au retour des vestiaires, Xabi Alonso apportait le plat de résistance en frappant de loin à deux reprises en cinq minutes, mais d’abord dans les nuages, puis sur le crâne de Grichting. A attendre trop longtemps avant de se servir, l’Espagne laissait la voie libre aux pique-assiettes, en l’occurrence Eren Derdiyok et Gelson Fernandes. Le premier échappait à la défense et butait sur Iker Casillas, à la diète jusque là, mais le second avait suivi, récupérait le ballon devant Piqué et concluait à bout portant (52’, 0:1).

Le chef espagnol Vicente Del Bosque invitait successivement Fernando Torres, Jesus Navas et Pedro à passer à table, mais la défense suisse se battait bec et ongles sur chaque miette de Jabulani. Xabi Alonso était tout près de donner enfin sa part du gâteau à la Furia Roja, mais la barre se chargeait d’allonger le jeûne des Espagnols (70’).

Navas tentait aussi sa chance, mais si la note artistique était bonne pour le sombrero sur Reto Ziegler, Benaglio brillait sur sa frappe enchaînée (72’). Dans la foulée, la Nati s’offrait une occasion en or de prendre du dessert, mais le slalom de Derdiyok dans la défense espagnole finissait sur le poteau (74’).

Malgré l’appétit d’ogre des Espagnols dans les dernières minutes et les multiples tentatives pour grignoter le point du nul, la Suisse ouvrait le champagne au coup de sifflet final. Pour les champions d’Europe en titre, il faudra digérer cette amère entrée en matière avant de dîner en tête-à-tête avec le Honduras.

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